Déclaration CGT Mazurelle communiquée au Conseil de surveillance du 17/10/2022

Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les membres du conseil de surveillance,

LA CGT Mazurelle tient à nouveau à vous alerter, notre situation est très difficile et nécessite toute votre implication.

La situation générale, en terme de conditions de travail, n’a pas cessé de se dégrader depuis notre dernière intervention au conseil de surveillance, la pénurie de soignants accentue la déstructuration des organisations de soins et la rupture du suivi des patients en est la conséquence directe.

L’accélération du recours à l’intérim impacte la qualité des soins, la transmission du savoir ne se fait plus, le soin ne fait plus sens et insécurise les soignants, comment fidéliser dans de telles conditions ?

Les créations de nouvelles structures sans avoir la possibilité de recruter dégarnissent les équipes existantes, beaucoup d’agents se posent la question de comment remplir correctement leur mission.

 

Concernant le projet USIP :

La CGT Mazurelle vous a adressé, Me La présidente, il y a quelques semaines, un communiqué de presse émanant de l’ensemble de la communauté psychiatrique (tous les syndicats de psychiatres, syndicat de psychologues, conférence de CME, association de patients, de familles (UNAFAM), association des UMD…). Ce Communiqué de presse reprend une grande part des argumentations portées depuis des années par la CGT et demande expressément un moratoire sur le développement des USIP. Au regard de ce positionnement collégial, quelle est la position de notre CME, de notre direction et du conseil de surveillance ?

Nous avons récemment eu le passage du contrôleur général des lieux de privation de liberté.

Nous attirons votre attention sur l’impact du caractère rigide, inflexible, des recommandations qui nous sont imposées. Pour la CGT Mazurelle, il est impératif de laisser aux équipes des possibilités d’adaptation aux situations toujours particulières qui se présentent à elles. Par exemple, l’accès à un système d’appel doit être la règle bien sûr, mais il faut pouvoir le déconnecter sous peine d’avoir des sollicitations sans fin, en totale contradiction avec l’intérêt du patient qui doit pouvoir bénéficier d’un cadre de soins hypo stimulant.

Par ailleurs, il est important de faire le point sur les récentes dispositions légales concernant les modalités d’isolement, et d’hospitalisation sous contraintes. On ne peut que constater qu’elles sont totalement déconnectées de la réalité du terrain et de l’accompagnement psychique de nos patients, avec le risque avéré de potentialiser des situations de crise. Par ailleurs, elles majorent les procédures pour les équipes médicales et paramédicales dont les conditions de travail sont déjà dégradées par des pénuries d’effectifs, mais aussi elles augmentent considérablement la charge de travail des services administratifs dont le renforcement récent est nettement insuffisant.

Concernant les modifications structurelles en cour, Fédération des urgences, Firpa, mutualisation de moyen sur le Bocage.

La CGT Mazurelle tient à vous alerter sur le risque majeur de rupture dans l’organisation des soins.

En effet, ces changements sont mis en œuvre sans consensus médical, sans implication des équipes et en contradiction avec la réalité des besoins et la cohérence des organisations de soins. La CGT Mazurelle tient à rappeler que c’est en s’appuyant sur le secteur de psychiatrie que nous serons en mesure de nous adapter aux besoins de la population.

J’attire votre attention sur la fédération des urgences (FDU) dont la transformation aura des conséquences sur l’ensemble de l’institution. La FDU a pour mission de rendre des avis et orientations psychiatriques dans les services d’urgences de La Roche sur Yon, Montaigu, Luçon, Les Sables d’Olonne, Fontenay le Comte et les urgences pédiatriques. Elle assure également les interventions de la CUMP85.

Au 1er novembre 2022 des modifications organisationnelles doivent s’imposer dans l’urgence à cette structure centrale, pivot de l’organisation des soins d’urgence psychiatriques en lien direct avec des services d’urgence générale déjà en grande difficulté sur le département.

Cette évolution va mettre en œuvre une rupture dangereuse avec l’organisation de secteur, isolant un service des urgences dont la reconnaissance et l’implication dans le réseau de soins psychiatrique et général est indispensable. Une telle organisation ne peut se concevoir qu’en lien permanent avec les équipes de secteur.

Quelle permanence médicale, quelle pérennité pour ce projet ? autant de questions sans réponse.

Quelle gestion des absences du médecin référent ? Dans le courrier de la Direction adressé en réponse à celui des agents de la FDU il est précisé que le remplacement des médecins sera géré comme pour les autres unités. Ce qui revient à dire qu’un médecin intérimaire sera recherché. Quid de la permanence médicale si on n’en trouve pas ?

 

Certains pans de l’activité en lien avec le psychotraumatisme (notamment les CUMP) restent sans référence médicale connue à ce jour.

Que se passera-t-il si une CUMP doit être déclenchée en l’absence d’agents expérimentés (médecins et paramédicaux) pour la mener ?

Plusieurs paramédicaux ont démissionnés ou suspendus leur volontariat à la CUMP85 face aux incertitudes, cet exercice étant complexe et nécessitant un cadre d’intervention sécure et identifiable par tous les acteurs.

Les agents ont écrit au directeur pour exprimer leurs inquiétudes en lien avec un risque de déstabilisation, désorganisation et déstructuration du dispositif. Ils débutaient leur courrier ainsi en faisant référence à l’édito de La Lettre de Mazurelle de mai 2022 :

« DES DIFFICULTÉS PARTOUT, À SURMONTER ENSEMBLE »,

À ce jour, nous ne pouvons que nous interroger sur le sens que prend cette locution au regard des bouleversements à venir concernant la fédération des urgences. »

Une évolution des organisations pensée de cette manière risque d’accroitre les possibilités de départs d’agents expérimentés ce qui semble peu opportun au regard de la réalité des difficultés de recrutements.

La CGT Mazurelle demande qu’un moratoire s’applique immédiatement sur ces projets afin qu’une réflexion partagée avec tous les acteurs puissent voir le jour, il en va de la sécurité des soins et de l’avenir même de notre hôpital.

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