RETRAITE – Ce qui s’annonce pour les hospitaliers !

Monsieur Delevoye, ancien haut-commissaire aux Retraites, a présenté son projet de retraite qui servira de base au gouvernement :

Plus aucun doute, les agents de la Fonction Publique Hospitalière seront les grands perdants de cette réforme !

Sur les 15 dernières années, les fonctionnaires ont, en moyenne, reculé leur âge de départ à la retraite de 3 ans, vu leurs cotisations augmenter d’environ 40% et leurs pensions chuter de plus de 10% en euros constants !

 

FIN DE LA CNRACL, NOTRE CAISSE DE RETRAITE

Delevoye, écrit : « Le système universel de retraite remplacera les 42 régimes de retraite actuels… Les régimes spéciaux seront fermés ».

En supprimant les régimes spéciaux, c’est clairement la fin de la prise en compte de la pénibilité spécifique à nos métiers, déjà bien mal menée.

Les femmes seront les premières victimes de cette réforme car beaucoup d’entre elles auront une carrière incomplète.

 

FIN DU CALCUL DE LA PENSION SUR LE SALAIRE DES 6 DERNIERS MOIS

« Les points s’accumuleront tout au long de la carrière sur un compte et, le moment venu, seront transformés en retraite ».

Actuellement le fonctionnaire hospitalier part avec une pension calculée sur le salaire le plus élevé de sa carrière : le salaire perçu les 6 derniers mois.

Le Régime universel par point implique un calcul sur la totalité de la carrière, donc la prise de salaires bien plus bas que la fin de carrière que se traduira irrémédiablement par une baisse automatique des pensions.

 Après 2025, l’introduction automatique des primes ne suffira pas à compenser la baisse des pensions des agents.

MOINS DE COTISATION RETRAITE = MOINS DE PENSION !

 

L’AVEU DE MONSIEUR DELEVOYE

 « Des départs anticipés seront conservés pour les militaires et les fonctionnaires ayant des fonctions dangereuses dans le cadre de fonctions régaliennes ».

Delevoye sait que son régime universel par point fait baisser les pensions et retarde l’âge de départ, alors épargne les militaires et les policiersMais pas les hospitaliers !

« Il est proposé que le taux de cotisations soit de 28,12%, partagé entre l’employeur (60%) et le salarié (40%) … » :

Nous prenons l’exemple d’un salaire de 1700€ pour démontrer ce qui changerait :

Avec la CNRACL   Avec le régime Universel  
Cotisation employeur Cotisation agent Total Cotisation employeur Cotisation agent Total
521,05€ 184,45€ 705,5€ 286,79€ 191,25€ 478,04€
30,65% 10,85% 41,5% 16,87% 11,25% 28,12%

 

Lisez attentivement :

L’employeur public, avec le système Delevoye, verserait 234,26€ par mois en moins pour la retraite. Chacun comprend que le niveau de reversement de la caisse ne pourra être maintenu et que la valeur du point serait « adaptée ». De plus, il a un réel risque de remettre en cause notre système de retraite par répartition par un défaut de financement qui conduirait à une énième réforme et invite encore plus à la capitalisation individuelle …

Par ailleurs la cotisation agent augmente…et celle de l’hôpital baisse, c’est une solution pour faire payer aux agents le rééquilibrage des comptes de l’hôpital !

 

LA FIN DE LA CATEGORIE ACTIVE, aucune reconnaissance de la pénibilité !

« L’âge légal de 62 ans s’appliquera… Ainsi les départs anticipés des régimes spéciaux et de la fonction publique, notamment ceux des emplois classés en « catégorie active », seront progressivement fermés ».

En lieu et place de notre catégorie active (déjà bien attaquée) M. Delevoye propose de travailler 5 années de plus : il nous ferait l’aumône de 6 mois à 1 an de gratification, à partir de 20 % d’incapacité partielle, ou de 10% avec une exposition aux risques d’au moins 17 ans, à condition que cette incapacité soit liée à un accident de travail ou une maladie professionnelle (c’est ce qu’il appelle le compte professionnel de prévention). Autant dire que les bénéficiaires de cette ristourne seront rares et en mauvais état !

 

AGE PIVOT :

 « Il est proposé que, à partir de la génération 1963, l’âge du taux plein soit fixé à 64 ans ». Le salarié (fonctionnaire ou non) qui partirait avant 64 ans serait pénalisé.

– Départ à 63 ans = moins 5%

– Départ à 62 ans = moins 10%

Valeur du point :

 La valeur du point est ré ajustable tous les ans, c’est l’assurance d’une baisse régulière des pensions !

Le président Macron annonce l’ouverture d’un « grand débat » sur les retraites.

Mais que reste-t-il à débattre ? Les réformistes ont déjà le stylo à la main !
Les régressions sociales ne se négocient pas, elles se combattent !
Le préalable à toute discussion, c’est le maintien de notre niveau de pension et la reconnaissance de la pénibilité de nos métiers. Rappelons que la catégorie active était motivée par le fait que statistiquement le travail en roulement a un impact sur l’espérance de vie. Et qu’actuellement dans la fonction publique hospitalière plus de 40 % des Infirmiers et des Aides-soignantes ne parviennent pas à atteindre le taux plein.

L’espérance de vie en bonne santé est de 64,1 ans chez les femmes et 62,7 chez les hommes en France, en dessous de la moyenne européenne !

Nous refusons de passer du boulot au caveau !

Avec le rapport Delevoye le gouvernement veut nous briser les 2 jambes… et nous inviter à négocier l’antalgique !

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