Courrier adressé au ministre de la santé et au conseil national en santé mentale.

La Fédération Santé Action Sociale CGT (et sa commission nationale psychiatrie CGT)  fait à nouveau le constat de sa mise à l’écart de toutes les auditions ou travaux effectués ces derniers mois au sujet de la psychiatrie par le ministère de la santé.

Par exemple :

• nous n’avons pas été sollicités lors de la création du Conseil National de la Santé Mentale (ni des conseil locaux) qui doit pourtant entre autres réfléchir « aux mutations …des métiers de la santé mentale ».
• Nous n’avons pas été auditionnés pour le rapport Laforcade.
• Nous ne sommes pas entendus dans le cadre des travaux sur l’évolution des responsabilités professionnelles.
• Il n’est pas prévu que nous soyons entendu par la commission chargée d’évaluer la loi sur l’hospitalisation sans consentement.

 

Plusieurs courriers demandant des entretiens sont restés sans réponse, c’est intolérable.

Nous tenons à rappeler que la CGT est dans ce secteur la première organisation syndicale et qu’en adoptant cette attitude, ce sont des milliers de professionnels que l’on empêche de participer à l’évolution des métiers et de la prise en charge.

Nous exigeons que les professionnels de la psychiatrie représentés par la Fédération Santé Action Sociale CGT soit partie prenante de ces travaux.

Pour la CGT, il y a une urgence sociale à reconstruire un projet national pour une psychiatrie humaniste et solidaire. Et cela doit passer par une loi d’orientation et de programmation.

La psychiatrie ne constitue pas seulement une pratique professionnelle liée à une rationalité scientifique et médicale mais procède tout autant d’une pratique sociale. La CGT a contribué largement à la mise en œuvre, à la promotion de la psychiatrie de SECTEUR qui ne se résume pas à de simples considérations géographiques.

 

Depuis sa création, la psychiatrie tient une place bien particulière dans la société. L’histoire de la prise en charge de la folie, depuis la psychanalyse et surtout depuis la 2eme guerre mondiale, c’est fortement empreinte d’humanisme qui oriente le soin psychiatrique vers l’insertion du malade dans la société par le développement des pratiques soignante sous-tendue par la psychiatrie institutionnelle. « L’évolution de la psychiatrie, le progrès dans l’accueil des malades et dans le soutien qui leur est apporté sont historiquement indissociable d’un certain engagement éthique et politique des soignants en psychiatrie, d’une certaine valeur accordée à la dignité humaine et d’un combat contre ce qui dévalorise l’homme… » (J. Hochman Professeur émérite Université de lyon 1). Lucien Bonafé nous disait plus simplement « on juge du degré de civilisation d’une société à la manière dont elle traite ses fous ».

Dans le but contribuer à préserver cet élément constitutif de la solidarité nationale, nous sollicitons un RDV avec Madame la ministre de la santé, afin d’exposer les difficultés rencontrées par les professionnels de  psychiatrie et d’organiser la participation de nos représentants à ces travaux. Continuer à exclure une grande partie des professionnels c’est prendre le risque de l’échec de ces projets avec ces conséquences en terme de cohésion sociale. Les professionnels de la psychiatrie (représentés par la CGT) ont donc toute leur place dans les réflexions actuelles sur l’organisation du dispositif de soin, l’évolution des métiers où les modalités d’hospitalisation. Ils veulent y défendre leur conception plaçant l’humain et la singularité de chacun au centre du dispositif.

Veuillez agréer……