La CGT à Mazurelle reconnaît la fonction de l’encadrement et les difficultés qui sont les siennes.

 

Effectifs cadres et soignants, dimensionnement des pôles et fédérations qui rend difficile la notion de proximité, accompagnement des nouveaux soignants, mouvements de personnels, gestion des lits, pression liée aux objectifs chiffrés en matière d’activité, la détérioration du climat relationnel dans les équipes, le respect des normes, le vécu des injonctions paradoxales, perte de sens et les tensions liées aux valeurs pas toujours respectées (notamment sur les exigences en matière d’économies ou de contraintes financières).

L’engagement des cadres concernant  l’organisation des soins contribue à des conditions de travail satisfaisantes et à une forme de reconnaissance pour les soignants.

Les difficultés sont telles parfois qu’elles peuvent conduire à deux écueils : le burn-out (c’est le cadre qui prend) ou une surenchère de pression reportée sur les équipes ou une forme de toute-puissance (ce qui se termine bien souvent par de la souffrance des deux parties).

Dans cet environnement, la place des cadres n’est pas simple, nous en sommes tout à fait conscients.

Entre le marteau et l’enclume diraient certains, occupant ainsi la place idéale du bouc-émissaire. Nous cherchons à y être attentifs dans les analyses que nous faisons des situations de travail qui nous sont rapportées, tant dans les instances que pour les situations individuelles.

Nous constatons bien le cloisonnement de l’encadrement, l’isolement parfois, le peu de perspectives qui sont les leurs et la charge de travail qui ne cesse de croître.

Nous avons besoin d’un encadrement éclairé, habitué à penser par lui-même, réfléchi, qui s’émancipe du discours libéral et du langage managérial actuel.

Là aussi, d’où peut venir la reconnaissance ? Qu’est-ce qui peut faire autorité si ce sont toujours les notions d’économies et de renoncement qui sont légions. L’encadrement cherche à défendre le sens à donner aux soins quand trop souvent, les considérations économiques viennent leur rétorquer « oui, mais… ».

L’exercice en psychiatrie est fondé, et ce quelle que soit la fonction ou le statut, sur la notion de résistance. Pas une résistance obstinée visant à une critique perpétuelle ou à un « c’était mieux avant » mais une résistance liée à une pensée, une pensée qui vise à créer des conditions d’émancipation. Ceci a tendance à disparaître au nom d’un déterminisme médico-économique qui désengage, use et justifie des pratiques en contradiction avec les valeurs.

De ce point de vue, l’engagement des cadres est primordial, mais ils/elles ont aussi besoin d’être soutenus, voire, défendus dans leurs prises de positions. Le cadre de santé cherche à représenter les équipes dont il a la responsabilité, à défendre leurs pratiques et leurs valeurs soignantes.

C’est un exercice difficile qui nécessite un étayage institutionnel (cadre supérieur, direction des soins, chef de pôle) qui lorsqu’il manque laisse l’encadrement dans le désarroi.
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